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COURS HEBDOMADAIRE D’HISTOIRE DE L’ART

 

SAISON 2023-2024

Attitudes

 

Dans les années 60, l’art contemporain fait voler en éclat les catégories, et au-delà, remet en question la finalité matérielle de l’art comme production d’objets. Mais si le geste prend l’avantage sur le résultat, les artistes continuent à inventer des formes et à produire du sensible. Du happening au Land Art en passant par l’art conceptuel, Fluxus et l’Arte Povera, l’art choisit de danser sa vie entraînant les regardeur·euses dans un espace élargi, qui déborde. Même la peinture sort de son cadre

« Parmi les choses vivantes, l’artiste se découvre aussi lui-même, son corps, sa mémoire, ses gestes, tout ce qui vit directement, et il recommence aussi à explorer le sens de la vie et de la nature, un sens qui implique de nombreux contenus : le sensoriel, le sensationnel, le sensitif, le sentimental et le sensuel. » Germano Celant, Arte povera,1967

La célèbre exposition Quand les attitudes deviennent forme, orchestrée par Harald Szeemann à Berne en 1969, ouvre vers d’autres possibles, d’autres manières de faire de l’art pour une autre rencontre sensible.

Que reste-t-il aujourd’hui de ces convulsions historiques ? Cette année, nous pisterons les attitudes dans l’art et les formes qu’elles empruntent, du XXIe siècle aux années 60 et retour.

 

Intervenante : Véronique Boucheron


SAISON 2022-2023

Apparaître

 

Les artistes donnent une forme à ce qui n’est pas forcément ou pas encore ou pas assez visible. Les œuvres font apparaître. Figuratives, abstraites, conceptuelles ou même informes, les œuvres abritent leur part d’étrangeté bien vivante en se manifestant à nous. C’est à la rencontre de l’autre, de l’altérité, de la part consubstantielle de l’étrange dans l’art que nous nous intéresserons cette année. Nous emprunterons aux formes du visible de l’anthropologue Philippe Descola tout comme à l’inquiétante étrangeté de Freud pour regarder des œuvres qui font fi des oppositions dualistes.

« L’homme regarde, l’homme écoute ; peu à peu, il fait plus que regarder, il voit ; il fait plus qu’écouter, il entend. Le mystère de l’art commence à opérer ; toute œuvre d’art est une bouche de chaleur vitale ; l’homme se sent dilaté. » Victor Hugo, Utilité du beau, 1860

L’art et la science, le rationnel et l’irrationnel, le corps et l’esprit, le rêve et la réalité, nature et culture se fondent pour interroger notre compréhension sensible du monde contemporain ou ancien et ses fantômes.

« Il n’y a rien de purement humain, il y a du végétal dans tout ce qui est humain, il y a de l’arbre à l’origine de toute expérience. » Inchangé, Emmanuele Coccia, 2019

 

Intervenante Véronique Boucheron


SAISON 2021-2022

L’art comme expérience

 

Véronique Boucheron propose cette année un cycle thématique sur le partage du sensible, un art de l’hybridation des intentionnalités.
Nous regarderons des œuvres qui révèlent ou activent les liens, le commun et le singulier. L’art, facteur d’émancipation et de réinvention sociale et spirituelle prend part à la vie ; il agit autant qu’il est agi et pour autant il se contemple, il se médite.
La sculpture sociale, chère à Joseph Beuys, guidera nos pas et le spectre balayé sera volontairement large : sur les différents continents, et même à la recherche des origines de l’art paléolithique.

« Seul l’art est capable de démanteler les effets répressifs d’un système social sénile qui continue de chanceler au bord de la falaise : démanteler pour construire un organisme social comme une œuvre d’art. » Joseph Beuys

Nous consacrerons une étude monographique à Joseph Beuys (1921-1986), à l’origine de ce concept. Les lectures d’oeuvres collectives nous conduiront à interroger l’histoire des arts et à (re)découvrir des œuvres éloignées de notre contexte géographique et temporel.

 

Intervenante Véronique Boucheron


SAISON 2020-2021

Prendre part

 

Une des remises en question fondamentales de l’art contemporain, et ce dès la fin des années 50, est la position de l’artiste démiurge, créateur unique et tout puissant de l’oeuvre d’art.
Dans « le champ élargi de l’art », l’oeuvre n’est plus un résultat systématiquement déterminé, elle est action, évolution, elle s’active ou se réactive ; elle se conjugue au singulier-pluriel.
L’artiste partage l’apparition de la forme avec d’autres : la matière, le vivant, d’autres artistes, parfois les publics, et même le « déjà-là ».

« Le seul acte plastique véritable, consiste dans le développement de la conscience humaine. » Joseph Beuys

Véronique Boucheron propose cette année un cycle thématique sur le partage du sensible, un art de l’hybridation des intentionnalités. Nous regarderons des œuvres qui révèlent ou activent les liens, le commun et le singulier. L’art, facteur d’émancipation et de réinvention sociale et spirituelle prend part à la vie ; il agit autant qu’il est agi et pour autant il se contemple, il se médite.
La sculpture sociale, chère à Joseph Beuys, guidera nos pas et le spectre balayé sera volontairement large : sur les différents continents, et même à la recherche des origines de l’art paléolithique.

 

Intervenante Véronique Boucheron


SAISON 2019-2020

Jardin sauvage

 

Intervenante Véronique Boucheron


SAISON 2016-2017

L’Énigme de l’Antiquité

 

Explorer les phénomènes de citations, de références à l’œuvre dans l’histoire de l’art à partir de l’étude du XVIIIe siècle, dont la modernité indéniable fut pétrie de référence au passé. Les champs de l’archéologie (les sites de Pompéi) et de l’histoire de l’art s’y rencontrent en un vrai paradoxe, pourquoi ne pas dire « une nouvelle Renaissance? ». Les alternances de ténèbres et de lumières, de déclin et de renouveau qui ont rythmé l’histoire de l’occident depuis la fin de l’empire romain ont toutes eu en commun de se définir par rapport à l’Antique. Chateaubriand écrit « Après Napoléon, néant », le masque de l’antique devient obsession et dissimule un courant plus sombre et plus radical, une esthétique du terrible, du vertige et de la démesure. La froideur de l’antique donnant naissance à un monde peuplé d’ombres. Ainsi l’Europe des lumières, du progrès et des révolutions a toujours été le théâtre de sa propre dualité. Cette antiquité a t’elle réellement existé?


SAISON 2015 – 2016

Les vertiges de l’art, l’art des vertiges

 

Depuis « l’inquiétante étrangeté » de Freud, les artistes ont cheminé aux frontières du rêve et du merveilleux. La clarté de Turner transpose la « vision » dans le champ coloré et cette ouverture conduit de Goya à William Blake ou encore à Sigmar Polke. Nombreux sont ceux chez qui le tableau devient l’espace du délire et le réceptacle d’agitations variables, la jalousie chez Munch, le fantasmatique dans le Surréalisme ou encore dans le cinéma avec Fritz Lang, Stroheim et Buñuel.

À la fin du XXe siècle, les frontières entre les arts sont franchies avec la production d’une image du corps troublée dans le post-modernisme d’un Marcus Lûpertz et Georg Baselitz ou le flou onirique d’un Gerhard Richter.

Le psychédélisme dans l’art de la contre-culture des années 1960 sera une nouvelle manifestation de « l’imagination au pouvoir ».

L’art des vertiges est donc une problématique moderne qui s’appuie au départ à la fois sur le développement de la médecine et des connaissances accrues sur la psyché humaine lié à la psychanalyse.

Cette saison explorera une histoire de l’art singulière à la croisée des chemins hallucinés et fantasmatiques qu’empruntèrent de nombreux artistes par le passé et qui colorent encore de nombreuses créations contemporaines.

 

Intervenante Delphine Durand


SAISON 2014 – 2015

Le Primitivisme

 

Le primitivisme est un mouvement multiple et varié, une pensée que ce cours propose de libérer de limites souvent trop resserrées, en conjuguant relations croisées entre les époques et interaction entre les arts. Le primitivisme est souvent perçu comme un des éléments charnières de l’histoire des avantgardes artistiques du début du XXe siècle. Il s’agit de la découverte d’oeuvres, de formes, « d’énergies »

issues de cultures jusqu’à présent considérées comme «barbares» ou « archaïques » par l’Occident : la préhistoire, lescultures africaines, océaniques ou celtes, le tout non dénué d’exotisme… Pourtant, c’est aussi l’occasion d’aller regarder du coté d’une histoire plus ancienne, le Quattrocento, les byzantins, les miniatures médiévales, les icônes russes que nous exclurions de prime abord. Il s’agit alors d’arpenter le sujet pour construire des ponts entre l’art des fétiches africains, le graffitisme frénétique de Basquiat, la sauvagerie des post-modernes allemands et les icônes byzantines, au service d’une appropriation du présent.

 

Intervenante Delphine Durand


SAISON 2013 – 2014

Du romantisme… à l’abstraction : les visionnaires solitaires

 

Les territoires de l’Histoire de l’art sont vastes et, au delà des questions historiques ou esthétiques, touchent de façon récurrente à la question de la spiritualité et du sacré.

De l’influence de l’Europe romantique avec C.D. Friedrich comme point de départ en passant par le mysticisme de F. Hodler, E. Munch, P. Klee puis le chamanisme de Joseph Beuys, il s’agit de porter un regard nouveau sur les liens souterrains qui unissent certains artistes à travers différentes époques et mouvements aussi divers que l’abstraction lyrique, l’expressionnisme abstrait ou le land art.

 

Intervenante Delphine Durand

 


SAISON 2012 – 2013

Les grands mythes de l’art

 

Le mythe, en particulier dans la peinture, dépasse les genres et les frontières entre les arts. Entre voilement et dévoilement, apparence et sens profond, jeux des reflets et mises en échos, le mythe se construit et se déploie au cours des siècles, véritable miroir sociologique et historique. En raison de sa complexité, il apparait avec profusion à l’époque moderne (XVIIe) jusqu’à nos jours. Les grandes figures mythiques issues des textes antiques (Homère, Ovide) et de l’Histoire (Cléopâtre, Messaline, Néron, Greta Garbo…), et leur métamorphose – image/texte/musique – posent la question de leur contexte de création et du sens qu’ils prennent à différentes époques. Nous verrons comment les thèmes mythologiques (Orphée, Sphinx, OEdipe…) sont réinventés au cours des siècles par les artistes qui créent eux-mêmes leurs propres mythes.

 

Intervenante Delphine Durand


SAISON 2011 – 2012

La Bible dans l’art

 

L’histoire de l’art occidentale est traversée d’une multitude d’œuvres qui s’inspirent, interprètent, revisitent ou imagent les textes sacrés.

L’art, considéré comme un langage, témoigne, à toutes les époques, des différentes lectures qui ont été faites de ces derniers, interroge le fait religieux, notre relation au sacré ou/et au divin.

Au travers d’un parcours plus thématique que chronologique, l’intervenante déroule un propos iconographique qui met en lumière tant les œuvres et les représentations symboliques qu’elles proposent que la façon dont elles s’inscrivent dans nos sociétés et cultures avec toutes les questions que cela peut soulever aujourd’hui.

 

Intervenante Brigitte de Varine

 


SAISON 2010 – 2011

Tradition et modernité du XIXe siècle : La genèse de nouvelles formes d’art

 

Du XIXe siècle, on retient l’Empire, le Néoclassicisme, la République, l’impressionnisme, l’électricité et le progrès. Une vision kaléidoscopique qui reflète l’identité de ce siècle partagé entre tradition et modernité.

Par une approche pluridisciplinaire de cette ambiguïté – qui débouchera sur l’art contemporain – ce cours envisage de décrypter les étapes par lesquelles l’art a abandonné un système en place depuis 5 siècles pour se renouveler entièrement. Apparition de la subjectivité chez les romantiques, disparition du sujet chez les réalistes, libération du geste, ou encore remise en question du rôle de l’art parla photographie : autant de bouleversements qui amèneront de nouvelles questions : celle de l’abstraction, de la subjectivité, ou du support, qui, en s’ouvrant à la photographie puis au cinéma pose la question même de ses limites.
Au-delà, parce que ces notions sont autant de clés de lecture de l’art contemporain, ce cours sera l’occasion d’effectuer régulièrement des mises en perspectives avec les œuvres des XXe et XXIe siècle.

 

Intervenante Maï Le Gallic


SAISON 2009 – 2010

Les grandes étapes de l’histoire de l’art, jalons, ruptures et scandales

 

De la fin du Moyen Âge aux révolutions de Masaccio, des scandales du Caravage à ceux de Courbet, presque tous les jalons majeurs de l’histoire de l’art ont fait sécession avant de devenir un style, puis une norme, à son tour renversée.
Ce cours sera l’occasion de revenir sur les œuvres, artistes et mouvements qui constituent l’histoire de l’art occidental. En étudiant leur contexte de création, nous en éclairerons l’identité et le rôle pour comprendre la manière dont elles se sont succédées au fil du temps.
Plus avant, ces études seront aussi le prétexte pour s’interroger, toute au long de l’année, sur les questions que posent les notions de rupture et de scandales dans l’art. Sont elles constitutives de l’histoire de l’art ? Indispensables à son évolution ? Et dans ce cas, paradoxalement, doivent-elles être considéré comme le gage d’une création de qualité ?

 

Intervenante Maï Le Gallic


SAISON 2008-2009

La ville comme sujet de l’art

 

Ce cours propose une circulation à travers l’ensemble des périodes de l’histoire de l’art, pour observer, la diversité des liens qui se tissent entre l’art et la ville.
La ville est un paysage particulier, avec des rythmes, des formes et des couleurs. Lieu où se définit l’espace public, où se concentrent les relations humaines et les échanges, la ville objet de représentation ou espace de présentation et de création, est à regarder et à explorer.
D’une part, le cours débutera par l’étude de représentations (peintures, dessins, photographies) qui présentent la ville comme motif naturaliste, utopique, idéalisé.
D’autre part, il s’agira d’observer les relations qu’entretiennent les artistes avec la ville lorsqu’elle devient le lieu même de la création, un territoire à investir par la commande publique, la mise en jeu des relations sociales ou la confrontation à l’architecture.

 

Intervenante Nathalie Georges